Au cours des derniers jours, le maire de Boucherville a fait une série de déclarations pour défendre la position de sa ville dans l’agglomération de Longueuil. Entre autres, lors de la période des questions en début de séance du conseil d’agglomération de Longueuil du jeudi 20 mai dernier, M. Martel s’est lancé dans une envolée oratoire plutôt rare au conseil d’agglomération, et il a pris 10 minutes pour répondre à une question simple posée par un citoyen, M. Serge Simon.
M. Martel justifie son adhésion à la contribution requise de Boucherville à l’agglomération du fait que le règlement sur les dépenses mixtes renouvelé en 2019 pour dix ans prévoit un plafonnement de la croissance des dépenses mixtes au taux d’inflation. Nul part il aborde la possibilité que ce n’est pas tant la croissance des dépenses futures que son niveau actuel qui pose problème. Entre autres, Boucherville doit supporter plus que son poids démographique des dépenses mixtes de l’agglomération. De plus, une analyse du niveau d’utilisation des services d’agglomération par Boucherville et chacune des 4 autres villes pourrait certainement jeter un éclairage plus utile et permettrait un meilleur contrôle des dépenses.
Enfin, M. Martel s’étonne des réactions suscitées à Saint-Lambert sur la positionnement de sa ville à l’agglomération, alors qu’il sait très bien que le pacte fiscal de l’agglomération et la baisse du facteur de potentiel fiscal de 1,65 à 0,48 fait porter sur cette petite municipalité, essentiellement résidentielle et enclavée, une charge disproportionnée des dépenses sans qu’elle ne puisse bénéficier des marges générées par un parc industriel comme celui des autres villes.
ÉquiAgglo continue de croire que la répartition des dépenses de l’agglomération selon le potentiel fiscal est une hérésie d’une autre époque. D’abord, ce n’est pas le rôle de l’agglomération de voir à la répartition des revenus. Pire, en perpétuant cette mentalité de « bar ouvert », notre agglomération se prive d’un incitatif économique efficace qui lui permettrait de bien apparier ses revenus avec des dépenses et des risques trop facilement transférés à la collectivité.
ÉquiAgglo croit que seule une répartition des dépenses d’agglomération selon le principe utilisateur-payeur est en mesure de dénouer l’impasse qui perdure depuis maintenant 20 ans, mais continue de profiter indument à Longueuil.
Le mouvement ÉquiAgglo a été lancé le vendredi 7 mai, à six mois des prochaines élections municipales du 7 novembre prochain. Ce mouvement vise entre autres à doter les élus des villes de l’agglomération de Longueuil d’une plateforme d’échanges et d’actions afin de réformer le calcul des quotes-parts des villes liées qui totalisent 366M$, ainsi qu’améliorer la gouvernance et la reddition de compte. Une trentaine d’élus et candidats de toutes les villes qui forment l’agglomération, soit les villes de Boucherville, Brossard, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montaville et Saint-Lambert, étaient présents.
La réponse suivante a été communiquée à M. Martel ainsi qu’aux autres membres du Conseil de l’agglomération de Longueuil: réponse du 3 juin 2021.
Le Comité de gouvernance d’ÉquiAgglo
Je suis bien d’accord avec la position de ÉquiAgglo. J’aimerais rappeler qu’en 2006 je me suis présenté au conseil de ville de Boucherville pour demander leur aide pour corriger le déséquilibre fiscal. La réponse de la mairesse fut brève mais claire. “Je défends les intérêts de Boucherville. St-Lambert. débrouillez vous”.
Voila pour l’esprit de coopération auquel nous devons nous attendre.
J’aimerais rajouter que ce que je me rappelle des évènements des fusions et agglomération, c’est que Longueuil voulait que son budget passe mais comme les villes fusionnées s’y opposaient en bloc, il fallait trouver un stratagème. Pour “acheter “le vote de Boucherville en faveur de Longueuil, la ministre de affaires municipale a consentit à réorganiser le cadre des fusions forcées en agglomération, ce qui permettait à Longueuil de faire payer des quotte parts qui échappaient à la règlementation budgétaire (c’est-à-dire une opposition possible avec registre et référendum, ce qui aurait été bloquée par St Lambert). Donc en échange de son vote synchronisé avec Longueuil, Boucherville a obtenu l’avantage que lui confère le déséquilibre fiscal. Au diable le code de déontologie. D’où la résistance de Boucherville à toute solution équitable qui ne manquerait pas de la désavantager.
En conclusion, le déséquilibre fiscal est un geste repréhensible qui doit se régler au niveau du ministère, car je ne vois pas comment Longueuil puisse se priver du pillage des avoirs de Saint-Lambert sans un bataille acharnée. Ce qui nous nuit grandement car des millions de dollars sont donnés à Longueuil en échange de rien. Et je ne parlerais pas ici du vol pur et simple de notre usine d’eau DuRoyer qui était la seule entreprise industrielle rapportant des royautés à Saint-Lambert. Tout ceci va maintenant dans la poche de Longueuil sans compensations aucune pour notre ville.